Historique de l’œuvre missionnaire
Toute œuvre humaine a une histoire, un début, une évolution dans le temps et dans l’espace et probablement une fin. Il en est du Mouvement des Assemblées de Dieu en Côte d’Ivoire qui est l’un des fruits de l’œuvre missionnaire dans le monde entier. Il a un point de départ et a enregistré des étapes jusqu’à nos jours. Mais avant de faire l’historique de ce mouvement, votre journal Le Témoin ouvre une lucarne sur le cheminement de l’œuvre missionnaire dans le monde entier depuis ses origines.
APERҪU HISTORIQUE DE L’ŒUVRE MISSIONNAIRE DANS LE MONDE À quand remonte l’œuvre missionnaire dans le monde ?
I-DE L’ORIGINE DU MOUVEMENT MISSIONNAIRE EN ISRAËL
La Mission commence autour de l’an 30 de l’ère moderne avec l’ordre que Le Christ donne, après sa résurrection, à ses disciples en Galilée, avant de monter vers son Père. Matt 28 :19 « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ». Aussi les équipa-t-il à cet effet par le don du Saint-Esprit. Actes 1 :4 « Comme il se trouvait avec eux, il leur recommanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre ce que le Père avait promis, ce que je vous ai annoncé » ; Actes 1 :8 « Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » Actes 2 :1-12 « …Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit… ». Ainsi revêtus de la puissance d’En Haut, les 12 apôtres, sous la conduite intrépide de Pierre entamèrent l’œuvre missionnaire le jour de la Pentecôte. Les premiers chrétiens, juifs comme non juifs, furent gagnés au Seigneur. Mais pour éviter qu’ils soient tentés de rester à Jérusalem et refuser d’aller jusqu’aux extrémités de la terre, vu que ceux qui étaient venus à eux étaient de toutes les nations, Dieu suscite l’hostilité des grands prêtres et des sadducéens pour les obliger à se disperser. On se souviendra, par exemple, de la mort par lapidation d’Étienne vers l’an 37, de Jacques le martyr à l’an 43, l’arrestation et l’emprisonnement de Pierre. Après ces martyres, les premiers chrétiens sont expulsés de Jérusalem. Dès lors, le christianisme se répand en dehors de la Judée et de la Galilée, et s’étend à l’empire romain.
II-LE MOUVEMENT MISSIONNAIRE DANS L’EMPIRE ROMAIN Le mouvement missionnaire dans l’empire romain sera, en grande partie, l’œuvre de Paul de Tarse, juif de la Diaspora mais de culture grecque. Converti miraculeusement après avoir persécuté les premiers chrétiens, il effectue, en effet, de nombreux voyages missionnaires à travers le bassin méditerranéen (l’Europe, le Proche-Orient et l’Afrique du Nord). L’histoire de l’Eglise nous donne une idée de ses voyages missionnaires : an 45, premier voyage de Paul accompagné de Barnabé en Pamphylie et en Lycaonie ; an 50, deuxième voyage avec Luc Paul à Philippes, Athènes et Corinthe ; an 53, Paul effectue un voyage de trois ans à Éphèse ; an 64, la persécution féroce de Néron (empereur romain célèbre par ses cruautés) aboutit à la mise à mort de Pierre et à l’emprisonnement de Paul qui meurt martyr en 67. Cette persécution va se poursuivre après la mort de Néron jusqu’à l’an 305. Dieu suscite de façon souveraine le roi Constantin Ier pour rompre avec le règne sanglant des rois romains. Premier à se convertir au à la fin de l’an 312, Constantin aide l’ à prendre son essor, en établissant la liberté de culte.Il place le des chrétiens au-dessus de son rôle d’Empereur. Sa conversion a favorisé l’expansion du christianisme dans tout l’Occident. À partir du Ve siècle, l’évangélisation devient un enjeu politique pour les rois, qui cherchent à accroître leur influence. Les pouvoirs appuient alors la mission chrétienne pour susciter la conversion de souverains des peuples païens et, lorsque cela s’avère insuffisant, il peut avoir recours à la force pour étendre la chrétienté. C’est ainsi que Charlemagne tente de convertir par la force les Anglo-saxons, lors de sanglantes campagnes menées à la fin du VIIIe siècle.
III-LE MOUVEMENT MISSIONNAIRE EN AFRIQUE Une nouvelle ère s’ouvre pour l’évangélisation à la fin du Moyen Âge. D’abord en 1492, avec la découverte de l’Amérique, ensuite en Afrique subsaharienne. Entre temps, l’Afrique du Nord avait déjà été en contact avec l’Évangile. En effet, dès le Ier siècle, sous la houlette de l’évangéliste Marc, des communautés chrétiennes sont fondées en Afrique du Nord et la Bonne Nouvelle se répand en Égypte à travers des judéo-chrétiens. Le christianisme descend jusqu’en Nubie (actuel soudan) et en Éthiopie. Mais il s’effondre après l’expansion dans toute l’Afrique du Nord au VIIe siècle. En Afrique subsaharienne, au XVe et au XVIe siècles, les explorateurs portugais procèdent à une évangélisation le long des côtes atlantiques (Cap-Vert, Principe, São Tomé, Angola). Puis d’autres missionnaires occidentaux entrent dans les régionsdu Bénin, du Congo et de la Mozambique. En Côte d’Ivoire, c’est en 1637 qu’ont lieu les premiers contacts de missionnaires avec les capucins bretons à Assinie. Une implantation ratée, en raison des maladies tropicales dans la région, qui ont décimé une grande partie des missionnaires. Deux siècles plus tard en 1844, une autre tentative d’évangélisation motivée par le retour des esclaves en Afrique est entamée par les Américains. «Mgr Barron, alors vicaire apostolique, est désigné par les évêques américains pour effectuer un voyage de reconnaissance sur les côtes africaines. Il fonde avec son équipe les postes d’Assinie et de Grand-Bassam. Mais, après 27 mois de mission, ils contractent la fièvre jaune et bon nombre d’entre eux succombent ».
Edmond N’Takpé
